Dans la lignée d’un projet global décliné entre Chambéry et Paris, Clément Rigaud aborde les thèmes de l’estime de soi et du regard d’autrui, esquisse les enjeux de la diversité en prônant l’art authentique et accessible à tous.
—C’est une déclaration aux choses qui nous entourent. C’est adorer l’autre et ses différences parce qu’il est d’une inspiration absolue. Ouvrir le regard, lever la tête de nos smartphones et peut-être s’enrichir de ce qu’il y a de vrai—
L’an dernier, c’était avec la Protection de l’Enfance qu’il participait à une semaine d’initiation à la musique actuelle. Aujourd’hui, l’artiste explore les potentialités de la photographie avec les vacanciers du séjour adapté de Saint-Barthélemy de Beaurepaire et ouvre ainsi le regard sur les sensibles et trop souvent délaissés thèmes du social et de l’invalidité. Ainsi, l’artiste renoue avec la photographie sans ne jamais vraiment y toucher. Dans sa recherche perpétuelle du ‘vrai’ et de l’authenticité, l’artiste s’écarte volontiers de la pure création et tend à redéfinir l’acte artistique en puisant dans l’expérimentation des vacanciers. Une ouverture à l’autre d’une infinie richesse et le moyen sûr pour le créateur de manifester de sa photographie, tantôt brute et ‘brutaliste’, tantôt réaliste et sincère.
Plus largement, l'exposition questionne une forme de légitimité chez l'artiste, la place des arts bruts - sinon arts tout court :
—dès lors, l'autre, indéniablement diffèrent de soi, est par conséquent inspirant—. Ainsi, les vacanciers sont-ils inspirants parce qu'ils ne sont jamais ni montrés, ni connus ? Clément Rigaud célèbre la différence, l’impromptu et l’authenticité comme le moyen de révéler de nouvelles esthétiques,
"une culture qui nous est cachée", et ce, en se jouant des médiums (photo, musique, dessin, vidéo). Un moyen aussi de pointer certains paradoxes du domaine du social.
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